Article publié le 02/05/22
Un accord historique sur les numéros INAMI
Nous avons été entendus !
L’accord intervenu entre Frank Vandenbroucke, Ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, et Valérie Glatigny, Ministre de l’Enseignement supérieur de la Communauté française, est historique et est à marquer d’une pierre blanche !
Machiavel disait que « En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal ! ».
L’intelligence et la prise en considération de l’intérêt supérieur, à savoir celui de la santé publique, de l’accès aux soins, des médecins en formation ou à former et des médecins en activité sur le terrain, ont finalement triomphé des postures arcboutées sur des politiques communautaires rigides.
Adieu donc l’ancienne méthode d’attribution des numéros INAMI qui, pour la Flandre et la Wallonie, calculait le nombre de médecins sur base du nombre d’habitants propre à chaque région et qui, pour Bruxelles, se basait sur le nombre d’élèves inscrits en français ou en néerlandais dans les écoles. Dorénavant, le nombre de numéros INAMI attribués sera donc défini sur base d’une nouvelle méthode de calcul, récemment mise au point par la Commission de planification fédérale. Ce nouveau système de calcul devrait mieux objectiver les besoins du terrain et l’activité réelle des soignants, en tenant compte de surcroit de tous ceux qui partent ou retournent exercer à l’étranger avec un numéro INAMI belge (cf. les centaines d’étudiants français).
Bravo et merci aux deux Ministres de nous sortir par le haut de plus de 30 ans de la saga surréaliste des numéros INAMI !
La politique, c’est aussi l’art du compromis et cette fois le compromis est à nos yeux acceptable. Bien entendu, nous continuerons à regretter le principe du concours. Il est un outil de sélection sociale négative s’il est proposé à l’entrée des études. Par ailleurs, il n’y a pas d’outil scientifiquement validé pour garantir, avant même qu’ils n’aient commencé à étudier, une sélection efficace de futurs médecins, avec toutes les qualités scientifiques et humaines requises.
Nous voulions que les étudiants en cours de formation aient la garantie d’obtenir un numéros INAMI. C’est chose faite !
Nous voulions que les règles soient connues et claires en commençant les études, c’est chose faite !
Nous demandions surtout que les décisions politiques se fondent sur l’estimation des besoins en santé de la population belge. Nous sommes sur la bonne voie !
Nous voulions que soit revue la méthode de calcul objectivant les besoins réels du terrain, présents et à venir, tant en Wallonie qu’à Bruxelles, où la clé de répartition était particulièrement incorrecte. C’est chose faite !
Nous voulions garantir que les universités francophones forment 50% de médecins généralistes. La Commission de planification de la Fédération Wallonie-Bruxelles a, à ce stade, recommandé de former 43% de médecins généralistes mais la Ministre Glatigny a déclaré dans la presse que, si besoin en est, ce sous-quota pourrait être revu à la hausse en tenant compte de toutes les spécialités en pénurie. Cette volonté de la Ministre Glatigny répond donc aux attentes du GBO, défendue par ses représentants en Commission de planification de l’offre médicale en Communauté française, et le GBO s’en félicite !
L’espoir renaît de politiques concertées qui privilégient l’intérêt de la société et de tous les Belges ! Les deux ministres ont pris leur responsabilité sociale en santé ! Puissent-ils faire école !
Pour mémo, voici quelques publications illustrant nos revendications :
- 22/04/22 : Pléthore, vous avez dit plaie tort ?
- 31/03/22 : Pléthore VS pénurie : lettre ouverte à nos partenaires syndicalistes de tous bords (Dr A. Gillet)
- 24/02/22 : PLANIFICATION DE L’OFFRE MÉDICALE : Le GBO/Cartel plaide pour la mise en place d’une politique qui répond aux vrais besoins de la population
- 17/02/22 : Le GBO/Cartel adresse dix propositions au Ministre Vandenbroucke
- 15/02/22 : Chronique d’une pénurie annoncée de médecins généralistes à Bruxelles