Téléconsultations

La pandémie de COVID-19 a bouleversé notre manière de pratiquer, en particulier en accélérant la mise en place de la consultation à distance, massivement employée suite à l’appel du Collège de Médecine Générale et à l’octroi de pseudo-codes via nos négociations en urgence avec l’INAMI.

À l’époque, la téléconsultation avait deux objectifs :

  • Pallier le manque de matériel de protections et donc préserver notre santé ;
  • Réduire les contacts entre patients et donc participer à la diminution de la circulation du virus.

Cet usage a eu deux effets qui ont rendu la téléconsultation incontournable en médecine générale. D’une part, les patients s’y sont habitués … parfois un peu trop. D’autre part, elle a enfin permis au MG d’avoir accès à un financement pour une partie de son travail non valorisé fourni hors consultation. Cet état de fait a amené la CNMM à pérenniser la pratique par le biais de nouveaux codes de nomenclature.

Bien qu’il s’agisse en soi d’une avancée (initialement les codes temporaires liés à la pandémie devaient disparaître une fois la crise passée) et que certains critères sont bienvenus comme le contact physique préalable qui limite les dérives commerciales, le GBO estime que cette mise en application est encore très imparfaite et nécessite d’être revue et améliorée.

Les propositions du GBO :

Une rémunération correcte des prestations de télémédecine, en relation avec les investissements professionnels, humains, matériels et financiers.

  • La suppression du ticket modérateur pour tout acte effectué à distance ;
  • La suppression de la distinction entre vidéo et phono-consultation qui paraît prématurée au vu des connaissances actuelles et de la situation personnelle des patients (fracture numérique notamment) : l’honoraire pour la consultation téléphonique par un MG (10,9 € au 01/01/23) devra être valorisé au même montant que celui pour la consultation vidéo (24,21 € au 01/01/23).
  • Une revalorisation de l’avis à minimum 10 € (au lieu de 4,37 € au 01/01/23).

Une garantie de qualité de ce nouveau concept qui ne peut absolument pas se substituer aux contacts et relations humaines qui font la qualité de notre métier. La télémédecine enrichit, de façon complémentaire, les différents modes d’intervention de la médecine générale.

  • Mise en place de formation initiale et continue des MG afin qu’ils puissent s’approprier au mieux ces nouveaux outils, dans tous les domaines : confidentialité, éthique, consentement éclairé, RGPD, pertinence, évaluation.
  • Maîtrise indispensable par les autorités publiques du cadre réglementaire d’introduction et d’utilisation de la télémédecine. Maîtrise indispensable par la profession médicale des outils de télémédecine.
  • Une vigilance quant au cryptage et au stockage de données assuré par les institutions (en vue de réduire la charge mentale du praticien vis-à-vis du traitement correct des données et du respect de la vie privée).

Une garantie de la préservation de l’accès aux soins de santé pour tous. L’utilisation de technologies dans la relation avec les patients ne peut pas créer de nouvelles inégalités dans l’accès aux soins (fracture numérique).