S’associer, tout ce qu’il faut savoir pour se regrouper !

Vous souhaitez vous associer avec un ou plusieurs confrères et consœurs ou encore créer ou rejoindre une maison médicale (association de santé intégrée) ?
Plusieurs solutions existent. Le GBO/Cartel est lĂ  pour vous guider.

Le regroupement de médecins généralistes naît de l’association minimum de 2 omnipraticien(ne)s et peut prendre plusieurs formes. Cette association doit être formalisée par une convention strictement complétée dans les moindres détails, soumise au Conseil provincial de l’Ordre des Médecins où vous exercez. C’est pourquoi, s’associer, ça se prépare. Nous sommes là pour vous éclairer.

Le rôle du médecin généraliste se complexifie, alors que la population vieillissante et le nombre de maladies chroniques augmentent.
Le médecin occupe une place centrale dans le système de soins de santé.
Face aux difficultés budgétaires, on exige du médecin généraliste toute son efficience.

En rĂ©sumĂ©, le challenge du mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste d’aujourd’hui est de continuer l’exercice de sa profession avec les moyens limitĂ©s tout en assurant une qualitĂ© de soins optimale pour ses patients.
L’association pourrait ĂŞtre une solution Ă  ce dĂ©fi majeur auquel le mĂ©decin gĂ©nĂ©raliste est confrontĂ© quotidiennement.

 

S’associer présente une série d’avantages.

Vous pouvez entre autres :

  • Partager vos connaissances et expĂ©riences.
  • Organiser vos horaires, tout en permettant d’assurer la continuitĂ© des soins de vos patients (en cas d’absence).
  • Partager les frais (logistiques, administratifs,…)
  • BĂ©nĂ©ficier de prime Impulseo pour vos frais de tĂ©lĂ©secrĂ©tariat.
  • PrĂ©server un Ă©quilibre entre votre vie privĂ©e et vie professionnelle.

Les dĂ©savantages connus et identifiĂ©s peuvent ĂŞtre rencontrĂ©s lors d’une association.
C’est pourquoi, nous vous invitons Ă  rĂ©flĂ©chir longuement avant de vous lancer.
Pour palier les Ă©ventuelles difficultĂ©s, voici les points d’attention Ă  propos desquels vous devrez redoubler de vigilance.

L’organisation 

  • Trouver le type d’association qui vous convient
  • Veiller Ă  une bonne rĂ©partition du temps de travail entre les diffĂ©rentes mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes
  • Identifier un lieu/des locaux convenant Ă  tous les mĂ©decins regroupĂ©s sans oublier la salle d’attente
  • Penser Ă  la gestion et au partage des DMG
  • RĂ©partir des tâches administratives
  • Se faire Ă©pauler pour la rĂ©daction d’un ROI (règlement d’ordre intĂ©rieur)
  • Fixer les règles entre les diffĂ©rents mĂ©decins

Les finances

  • Penser aux frais qui vont incomber Ă  votre installation (loyer, aides administratives,…)
  • Identifier la formule idĂ©ale au niveau juridique et fiscal (et si nĂ©cessaire passer par un juriste pour valider ce point)
  • GĂ©rer le partage des frais de gestion
  • RĂ©aliser un business plan
  • Avoir un contrat de collaboration

Les relations 

  • Penser aux valeurs partagĂ©es ( respect mutuel, la confiance…)
  • GĂ©rer les diffĂ©rences d’âges et de position
  • Pouvoir travailler en Ă©quipe
  • S’adapter au changement

en binĂ´me
en groupe (>2)

  • de groupe monodisciplinaire (uniquement des mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes)
  • de groupe pluridisciplinaire (MG, MSp, kinĂ©sithĂ©rapeutes, infirmiers, diĂ©tĂ©ticiens,…) en maison mĂ©dicale (*)

En vous associant, vous pourriez bénéficier des primes Impulseo II ou III.

Ce subside annuel peut couvrir vos frais jusqu’Ă  un plafond d’environ 6500€/mĂ©decin.

Le GBO est reconnu comme structure d’appui en région wallonne et vous accompagne de A à Z gratuitement pour l’introduction des primes Impulseo.

Les différentes étapes de l’association

DĂ©finissez votre vision personnelle de votre pratique professionnelle avant toute chose.

Par exemple, de manière globale :
Souhaitez-vous  développer un projet de santé communautaire, ouvrir une maison médicale ?
Quelles sont les motivations essentielles pour vous associer ?

Avant de vous lancer, dĂ©crivez ce qui est important, secondaire et quelles sont vos craintes au sein d’une association.
Exprimez ceci de manière personnelle en faisant usage du « je » .
Je trouve qu’il est important que l’attention au patient soit …
Il est essentiel que les relations avec mes collègues soient …
Je crains que ….

Si vous comptez intégrer une association existante, analysez ce qui est mis en place :

  • les missions de l’association,
  • le contrat que l’on vous propose,
  • la rĂ©partition des tâches,
  • le règlement d’ordre intĂ©rieur…

Portez une attention à tous les éléments en réfléchissant toujours à :  » Quoi, qui, à qui, comment ?  »

Quel type de pratique vous correspond le mieux?

  • en binĂ´me
  • en rĂ©seau
  • au sein d’un rĂ©seau de permanence
  • en groupe monodisciplinaire
  • en groupe pluridisciplinaire ou en maison mĂ©dicale
  • dans un centre de santĂ© de quartier
  • en association de santĂ© intĂ©grĂ©e (ASI – en savoir plus)
  • …

Après avoir dĂ©crit votre vision personnelle, rĂ©flĂ©chissez comment l’intĂ©grer dans une vision commune avec vos associĂ©(e)s.

Exprimez vos besoins individuels en nécessités collectives.
DĂ©finissez vos missions et vos objectifs communs.

Pratiquez un véritable brainstorming, clarifiez les souhaits retenus et un/des projet(s) commun(s).
Rédigez ensuite votre « mission statement  » :

 » Notre association a pour objectif de …, elle s’adresse aux patients qui…, dans une relation patient mĂ©decin qui … »

Depuis une stratégie globale, définissez une stratégie concrète et
opérationnelle en hiérarchisant les actions à mener.

Chaque action doit être réaliste et mesurable.

Faites un plan à court (1 an), moyen  (3 ans) et long terme (5 ans ) en y mentionnant
(qui, quoi, comment, avec quel budget, dans quel but précis).

Priorisez les actions dans le temps selon les objectifs voulus.

Dressez une liste de tâches et de fonctions qui s’y rapportent.

L’association aura besoin d’un :

  • coordinateur de l’association
  • rapporteur
  • responsable logistique
  • responsable juridique
  • responsable financier
  • responsable des ressources humaines
  • responsable de l’informatique
  • responsable des assistants et stagiaires
  • responsable de la permanence
  • accompagnateur du processus

En fonction des compétences de chacun(e)s, veillez à définir les tâches de chacun de manière détaillée en fonction des questions qui se posent :

  • PrĂ©fère-t-on une structure verticale (hiĂ©rarchisĂ©e) ou horizontale ?
  • Qui fait quoi quand et pendant combien de temps ?
  • Quel est le degrĂ© d’autonomie de dĂ©cision pour chaque mandataire ?
  • Peut-on dĂ©lĂ©guer ou partager certaines tâches occasionnellement ?

Dans chaque structure, il est important de se rĂ©unir afin d’Ă©changer les points de vue.

Réfléchissez donc au nombre de réunions nécessaires et leur périodicité.
Déterminez également quelles sont les personnes concernées selon les thèmes abordés.
Assurez un suivi des sujets traités.

Nommez un rapporteur de réunions afin que tout soit rédiger et que vous puissiez assurer un suivi dans le temps.

N’hĂ©sitez pas Ă  faire une Ă©valuation dans le temps.

Le contrat de collaboration est un élément crucial et ne doit pas être négligé. Toutes les clauses sont importantes, y compris les clauses mettant fin à la collaboration, il faut y réfléchir dès le début !

Il ne faut pas hésiter à se faire aider par un expert (juriste, comptable,…) surtout si vous créez une société. Cela nécessitera une publication au Moniteur belge.

La collaboration doit faire l’objet d’un accord de collaboration Ă©crit qui contient au strict minimum les dispositions suivantes :

  • la façon dont le montant de l’intervention est rĂ©parti ;
  • les modalitĂ©s pour une concertation interne entre tous les mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes participants ;
  • les modalitĂ©s pour la consultation des Dossiers MĂ©dicaux Globaux, compte tenu de la dĂ©ontologie et de la protection de la vie privĂ©e ;
  • les règles selon lesquelles les dĂ©cisions sont prises ;
  • la procĂ©dure selon laquelle il peut ĂŞtre mis fin Ă  l’accord de collaboration.

L’Ordre des Médecins renseigne des informations importantes pour les accords de collaboration entre médecins

Différentes formes de sociétés sont envisageables. Elles vous sont présentées ici.

Le ROI a pour utilité de recenser les dispositions pratiques et l’organisation journalière. Il est donc essentiel pour le fonctionnement quotidien de la pratique de groupe.

Que prévoit-il ?

  • L’organisation gĂ©nĂ©rale :
    • l’organigramme
    • les horaires (y compris les vacances, les absences,…)
    • les rĂ©unions internes : pĂ©riodicitĂ©, modalitĂ©s, prĂ©sences
  • Les consultations
    • Horaires, sur/sans RV,…
    • Système de paiement
  • Patients / DMG
    • Nombre de contacts/an
    • DMG communs ou /MG ?
  • RĂ©solution des conflits : comment rĂ©soudre les conflits entre associĂ©(e)s et ou avec les patients
  • Dossiers partagĂ©s : papier, Ă©lectronique,…
  • Lieu de pratique : cabinet avec salle d’attente louĂ© ou achetĂ© ?
  • Nouvel associĂ© dans la pratique
    • Quel sera son statut ?
    • Quelle sera sa pĂ©riode d’essai ?

Le ROI doit être soumis à l’Ordre des Médecins.

Les regroupements bénéficient de certains avantages pour vos patients et pour vous. Vos patients peuvent prétendre à un meilleur remboursement s’ils ont un DMG ou un trajet de soin.
Il faut toutefois rĂ©pondre aux conditions suivantes, Ă  lire iciÂ