Rougeole : vacciner et déclarer pour lutter contre la recrudescence de la maladie
Flash-info 54/24, publié le 25/07/24
La rougeole connaît actuellement une recrudescence en Belgique et dans toute l’Europe. En région bruxelloise, 268 cas ont été déclarés depuis le début de l’année 2024 (pour 129 cas lors de la dernière épidémie en 2019). En Wallonie, 106 cas (75 confirmés et 31 suspects) ont déjà été recensés à ce jour, contre 18 cas en 2023. Parmi ces cas, 14 ont nécessité une hospitalisation.
En tant que médecins généralistes, nous sommes en première ligne pour protéger nos patients (plus d’infos dans les fiches pratiques développées par le CMG et l’AVIQ). Si la vaccination reste le moyen le plus efficace pour lutter contre cette maladie, il est crucial pour les régions (Vivalis et AViQ) de disposer d’informations précises pour organiser une prévention optimale. Cette stratégie inclut le suivi des familles et l’incitation à vérifier leur statut vaccinal.
Du matériel de sensibilisation a été développé par les régions :
- Région de Bruxelles-Capitale : Affiche « La rougeole, une infection virale très contagieuse » [2024]
- Région wallonne :
– Affiche « Rougeole : Tous vaccinés quel que soit votre âge ! » (PDF – papier)
– Triptyque « La Rougeole. Maladie virale à déclaration obligatoire et à prévention vaccinale » (PDF – papier)
Vaccination (de rattrapage) : le moyen le plus efficace pour lutter contre la rougeole
Le Programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles met gratuitement à disposition des doses de vaccin trivalent M.M.R.Vaxpro™ (rougeole, rubéole et oreillons) pour les bébés et les enfants de 7-8 ans, ainsi que pour le rattrapage de vaccination chez les enfants jusqu’à 20 ans.
Si le statut vaccinal est incomplet ou incertain, la vaccination contre la rougeole est recommandée (après éventuelle prise de sang pour vérifier la présence d’anticorps) aux adultes nés après 1970, aux femmes ayant un désir de grossesse, aux professionnels du secteur de la santé et personnes travaillant dans des collectivités d’enfants, ainsi qu’aux voyageurs se rendant dans les pays où la maladie reste fréquente (cf. page Wanda).
À Bruxelles, dans le cadre de rattrapage autour d’un cluster, le vaccin M.M.R.Vaxpro™ peut être administré gratuitement aux adultes qui ont été en contact depuis moins de 72h avec un cas rougeole (à commander via e-vax ou VaccinNet – le coût sera supporté par Vivalis et non par l’ONE/Kind en Gezin).
En Wallonie, les vaccins pour les adultes doivent être achetés en pharmacie (avec un remboursement INAMI) et le choix du vaccin est libre (notez que le Priorix est moins cher : 6,07 € – 3,64 € si BIM). La médecine du travail peut également intervenir en pré ou en post-exposition.
La rougeole, maladie à déclaration obligatoire dès suspicion clinique
En outre, l’AViQ et Vivalis souhaitent rappeler l’importance capitale de déclarer immédiatement les cas de rougeole dès suspicion clinique. Vous leur permettez ainsi de réagir efficacement, de suivre l’évolution de l’épidémie et de mettre en place les mesures nécessaires pour protéger nos patients.
Pourquoi déclarer immédiatement ?
- Suivi épidémiologique : la déclaration des cas de rougeole dès suspicion clinique permet de suivre la propagation de la rougeole et d’identifier les foyers d’infection.
- Prévention ciblée : avec des informations précises et rapides, Vivalis et l’AViQ peuvent assurer le contrôle des foyers par la vaccination en ceinture et l’information des contacts.
- Action de rattrapage : dans les zones les plus touchées, les régions peuvent organiser des campagnes de vaccination et de sensibilisation spécifiques.
- Obligation légale : la déclaration des maladies infectieuses est une obligation légale pour tous les médecins. Notez que ne pas déclarer une MDO peut entraîner des sanctions (1).
Comment déclarer ?
Via les portails régionaux de déclaration MATRA :
L’AViQ et Vivalis comptent sur votre collaboration et votre professionnalisme pour contribuer à l’effort national de prévention et de contrôle de la rougeole. Chaque déclaration compte et aide à protéger la santé publique !
(1) En Wallonie, l’article 20 du Décret du 02 mai 2019 modifiant le Code wallon de l’Action sociale et de la Santé en ce qui concerne la prévention et la promotion de la santé. Chapitre II, Art. 20. stipule en effet que :
Dans le même titre III, il est inséré un article 47/16 rédigé comme suit :
« Art. 47/16. Sans préjudice de l’application des sanctions fixées par le Code pénal, sont punis d’une amende de 1 à 500 euros et d’un emprisonnement de huit jours à six mois, ou de l’une de ces peines seulement les personnes :
1° ne respectant pas le prescrit du présent décret en termes de déclaration obligatoire de maladie infectieuse ou entravant son exécution;
2° ne donnant pas suite aux mesures prévues en vertu du présent décret ou les entravant;
3° entravant l’action des médecins ou des infirmiers de l’Agence en charge de la surveillance des maladies infectieuses.
Le Gouvernement détermine les modalités d’exécution du présent article. »
En région bruxelloise, l’article 43 de l’Ordonnance du 16 mai 2024 stipule que
« § 1er. L’Administration peut sanctionner les personnes qui
1° ne font pas la déclaration prévue à l’article 24 ou qui empêchent ou entravent une telle déclaration;
2° ne donnent pas suite aux mesures visées aux articles 29 et 30. »