Article publié le 24/02/2022
PLANIFICATION DE L’OFFRE MÉDICALE :
Le GBO/Cartel plaide pour la mise en place d’une politique qui répond aux vrais besoins de la population
Pour le GBO/Cartel, la planification de l’offre médicale, telle qu’elle est conçue actuellement, fait fausse route :
- Elle est rendue caduque et perverse par le principe de la libre circulation des médecins en Europe parce que le flux des médecins étrangers diminue d’autant les chances des étudiants formés en Belgique d’obtenir un numéro INAMI
- Elle a été élaborée jusqu’à ce jour sur base de données mathématiques et en tenant compte du postulat que l’organisation actuelle des métiers de santé est immuable, notamment quant à la répartition des tâches entre les différents prestataires de soins, bien qu’actuellement des scénarios alternatifs sont élaborés
- Elle est en plus orientée dans une approche communautaire, et donc linguistique, avec la conséquence que les besoins d’une région comme Bruxelles, dans laquelle des dizaines de langues se côtoient, ne sont pas vraiment pris en compte
- Elle est surtout ancrée dans un cadre rigide de distribution de 60 % de numéros INAMI pour les Flamands contre 40 % de numéros pour les Francophones, ce qui ne repose sur une approche grossière de la démocratie.
Le GBO/Cartel demande qu’on définisse d’abord ce que sont les véritables besoins de la population.
En fonction de cette étude, il faudra ensuite définir quels métiers de santé répondent le mieux à quels besoins dans le but d’ainsi mieux définir la répartition des tâches et ensuite évaluer le nombre de soignants nécessaires dans chaque métier de santé (y compris les spécialités médicales).
Ces besoins doivent être analysés par entités territoriales et non par communauté linguistique.
Ce n’est qu’une fois l’analyse de ces besoins terminées qu’on pourra décider du maintien ou non d’une planification et, si oui, pour quelles spécialités.
Dans tous les cas, le GBO/Cartel demande avec force que soit accordé un numéro INAMI à tous les étudiants surnuméraires terminant leurs études s’ils s’engagent dans les filières réputées en pénurie, en particulier la médecine générale. Le GBO/Cartel demande également qu’il soit mis fin au système du lissage, par lequel le quota fixé pour les francophones est chaque année amputé d’un nombre important de numéros INAMI pour ‘rattraper’ les surnuméraires du passé : une telle pénalisation est inacceptable en période de pénurie avérée.
Le GBO/Cartel plaide surtout pour renforcer l’attractivité de la médecine générale et ce à tous les niveaux :
- Au sein des universités/facultés de médecine qui ne doivent pas uniquement tenir compte des besoins en force de travail que réclament la recherche et, pour les spécialistes, leurs hôpitaux académiques
- Par une politique dynamique des autorités régionales qui doivent renforcer leur politique de soutien à l’installation des médecins généralistes, notamment par :
- La mise en place d’incitants pour avoir des médecins en suffisance dans les quartiers en pénurie tout en permettant aux jeunes médecins d’exercer leur pratique en conservant une qualité de vie et un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée ;
- La mise à disposition pour les jeunes médecins d’infrastructures publiques ou privées inoccupées pour pallier la difficulté de trouver des endroits accessibles (aussi sur le plan financier) pour installer un cabinet ou une pratique de groupe ;
- L’ouverture d’un débat sur la planification à l’installation.