![Medicine container in shopping container, with drugstore shelves](https://www.le-gbo.be/wp-content/uploads/2023/11/recipient-medicaments-dans-recipient-achat-etageres-pharmacie-floues-derriere.jpg)
Le SPF Santé et l’INAMI se mobilisent contre la résistance aux antimicrobiens (RAM) : quel impact sur les MG ?
Flash-info 98/23, publié le 24/11/2023
La consommation excessive et/ou inappropriée d’antibiotiques provoque des résistances qui rendent plus difficile le traitement des maladies infectieuses. En Belgique, selon le Ministre Vandenbroucke, plus de 600 patients décèdent chaque année des suites d’une résistance aux antimicrobiens (RAM). Un chiffre qui grimpe à plus de 35.000 personnes au niveau européen.
La Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens a donné lieu à plusieurs campagnes de sensibilisation du grand public (ECDC, OMS, SPF Santé, …) mais a permis également au SPF Santé publique et à l’INAMI de dévoiler leur plan de bataille contre l’utilisation nocive et à mauvais escient des antibiotiques en Belgique.
Voici donc les mesures concrètes qui seront prises à court terme pour s’attaquer à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens :
- Prescription des antibiotiques à l’unité et non plus par boîte (à partir du second semestre 2024). Le dosage et la durée du traitement devront également être mieux définis.
- Mise en place d’une plateforme pour aider les prescripteurs dans leur prise de décision. La plateforme PSS (Prescription Search Support), également en cours de développement, aidera les prescripteurs dans leur prise de décision grâce à un soutien « evidence-based » (recommandation de prescription de la médication adéquate sur base des données encodées – âge, comorbidité, symptômes, …).
- Mise en place d’un baromètre des antibiotiques pour les médecins généralistes : ce module d’audit et de feed-back intégré dans les logiciels métier des MG a pour objectif d’améliorer les soins aux patients en permettant au MG de se positionner par rapport à ses pairs et d’obtenir des données anonymisées et agrégées (la collecte des données a lieu tous les 3 mois) pour lui permettre, le cas échéant, d’ajuster son comportement prescripteur.
- Mise en place par le CNPQ de 3 indicateurs de déviation des bonnes pratiques de prescription d’antibiotiques : ces indicateurs, qui mesurent les écarts flagrants par rapport aux bonnes pratiques médicales, ont été approuvés cette année par le CNPQ (Conseil National de Promotion de la Qualité). Ils visent à prévenir les prescriptions inutiles d’antibiotiques (estimées à 40% du volume total des antibiotiques prescrits selon l’ECDC et le BAPCOC) pour réduire la résistance aux antibiotiques. L’objectif fixé par le CNPQ est donc une diminution de 40% des prescription censées être superflues. Un nouvel indicateur quantitatif surveillera le comportement des MG en matière de prescription d’antibiotiques et 2 indicateurs de qualité se focalisent sur une diminution substantielle des antibiotiques de 2e ligne, réservés à des situations spécifiques.
On peut lire sur le site de l’INAMI que : « En outre, les médecins prescripteurs bénéficieront d’un soutien supplémentaire grâce à la mise à disposition d’outils utiles pour maximiser le respect des lignes directrices. De plus, toute personne nécessitant un traitement antibiotique le recevra. La liberté thérapeutique du médecin reste intacte.». Le GBO/Cartel sera particulièrement vigilant pour s’assurer que cette promesse sera suivie d’effet concret et rapide !
Le SECM (Service d’évaluation et de contrôle médicaux) est censé envoyer à tous les MG une lettre de sensibilisation sur le respect de ces indicateurs, puis informer les médecins dans les 6 mois de leur situation par rapport à ceux-ci. Après cette période de sensibilisation et de feed-back (un an), le SECM est censé évaluer la conformité des prescripteurs à ces indicateurs du CNPQ. Si un dépassement est observé, il est prévu que les MG concernés soient contactés par le SECM pour qu’ils justifient leur comportement en matière de prescription. En fonction de la situation, des mesures proportionnelles telles que la sensibilisation, l’avertissement ou la recherche de contrôle sont envisagées. Dans la Proposition CNPQ – 2023/SECM/001, nous avons noté ceci : « Ce n’est qu’après cela que l’on pourra éventuellement envisager des mesures individuelles adaptées (responsabilisation, suivi étroit des praticiens réticents, …), les sanctions constituant l’étape finale. ».
Le GBO/Cartel sera particulièrement vigilant pour s’assurer que les mesures individuelles adaptées prévues (responsabilisation, suivi, …) seront scrupuleusement respectées avant toutes mesures de sanction éventuelle, qui devront rester l’exception et prouver de manière irréfutable un abus non justifié incontestable. Le GBO/Cartel défend depuis toujours la liberté diagnostique et thérapeutique, MAIS avec ses 3 corollaires : la responsabilité, la qualité et la solidarité !