Flash-info 43/23, publié le 06/06/2023

Le GBO/Cartel soutient la manifestation des généralistes de Wallonie Picarde le 7 juin

Le GBO/Cartel soutient fortement les médecins de terrain en difficulté avec l’exercice actuel de la garde. Les récents changements du fonctionnement du 1733, non concertés avec le terrain, génèrent stress, fatigue, démotivation et un sentiment d’insécurité grandissante chez les médecins déjà submergés. Sans compter le risque de perte de performance auprès de leurs patients les lendemains de garde sans sommeil …

Le GBO/Cartel comprend aussi leur lassitude face au sentiment de manque de considération que semblent leur témoigner les autorités.

En collaboration étroite avec la FAGW, le GBO/Cartel a pris l’initiative d’alerter les pouvoirs publics quant aux difficultés rapportées du terrain. Ensemble, et particulièrement grâce à l’expertise du président de la FAGW, nous sommes déjà parvenus à engagements pour remédier à la situation. Malheureusement, force est de constater que ces promesses n’ont pas encore été suivies de la moindre concrétisation, d’où l’exaspération du terrain.

La seule solution, limitée et temporaire, qui a déjà été mise en place est l’octroi d’un recours à un secrétariat externe au PMG mais ce financement ne peut être octroyé que s’il y a un PMG ouvert : cette solution est donc insuffisante puisque tous les PMG ne sont pas ouverts en semaine.

Le GBO/Cartel et la FAGW poursuivent les négociations avec les autorités à ce sujet. Malheureusement le temps politique ne correspond pas au temps du terrain qui souffre encore et toujours.

Nous sentons un courant hospitalo-centriste sous-jacent rendant le 1733 difficile à mettre en œuvre au service des généralistes et nous soutenons donc ce cri d’alarme du terrain pour qu’il puisse convaincre nos gouvernants de l’urgence de l’action politique pour rendre le 1733 effectif sur tout le territoire belge.

Nous insistons, encore et toujours, pour que tous les cercles wallons et leurs PMG s’associent à la FAGW pour en augmenter la force de frappe.

Nous insistons également pour que, particulièrement en Wallonie picarde, les généralistes assument la garde de nuit profonde non plus via leurs cercles, mais bien via leurs PMG puisque ceux-ci peuvent bénéficier d’un financement de l’INAMI avec possibilité d’avoir un chauffeur et du secrétariat, éventuellement externalisé. Le GBO/Cartel encourage vivement les généralistes à envisager cette possibilité sécurisante.

En effet, le GBO plaide pour permettre, là où les généralistes le désirent, une organisation des gardes MG pendant la nuit noire au profit des seuls patients grabataires à domicile, en MR/MRS ou en soins palliatifs (et les certificats de décès non prévus). Le MG de garde doit pouvoir alors rester chez lui pendant la nuit profonde vu le nombre réduit d’appels, dans le cadre d’un PMG organisé avec secrétariat externalisé et chauffeur disponible, et donc sans obligation d’une présence au sein du PMG, les autres appels de nuit profonde étant délégués aux hôpitaux. Cette organisation doit se faire sous la responsabilité du PMG, avec chauffeur et secrétariat. Pour organiser cela, il est donc nécessaire que l’État fédéral finance aussi les PMG pour ce modèle de couverture de la nuit profonde sans obligation d’une présence au sein du PMG.

Actuellement, cette position ne correspond pas (encore !) au Manuel de régulation, qu’il faudra donc modifier si nous obtenons gain de cause.

Le GBO/Cartel mettra tout en œuvre pour que ses revendications soient prises en compte, notamment au sein du Groupe de travail « Plate-forme d’Accompagnement Gardes » qui prépare le financement des futures coopérations fonctionnelles, dont la mise en place est prévue début 2025 (à la condition que le 1733 soit opérationnel partout sur le territoire).

Par ailleurs, le GBO/Cartel s’est depuis toujours insurgé contre le refus des autorités et de l’ABSyM d’anticiper la pénurie de médecins, en particulier en médecine générale. Fort heureusement, le travail assidu et assertif du GBO/Cartel dans les commissions de planification fédérale et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi qu’auprès des pouvoirs publics a enfin permis de convaincre du bien-fondé de revoir les quotas et sous-quotas. Nous ne pouvons que regretter que le concept de « ce qui est rare, est cher » ait guidé certains au nord et au sud du pays pour attiser un syndicalisme corporatiste dans ces négociations. Force est de constater qu’aujourd’hui, ce concept malheureux a montré ses limites délétères sur le terrain et a abouti à « ce qui est rare, s’épuise ». Toute la médecine générale en est victime, et en particulier, en Wallonie picarde.