Le GBO/Cartel soutient avec force le ras-le-bol complet, et justifié, des généralistes wallons !

Flash-info 49/23, publié le 19/06/2023

En Assemblée générale de la FAGW samedi 17 juin dernier, les médecins généralistes wallons ont exprimé leur plus grand ras-le-bol face à l’incurie persistante des pouvoirs publics en matière de gestion des gardes.

Une majorité de Cercles wallons plaide pour ramener les gardes aux 4 cas justifiant l’intervention d’un médecin généraliste pendant la nuit noire : patients grabataires, patients en maisons de repos, patients palliatifs et certificats de décès. Lors de la réunion du 22 août 2018 du Groupe de Travail « Protocole » du Conseil national des secours médicaux d’urgence, en présence de toutes les autorités concernées du SPF Santé publique, mais aussi des représentants des MG wallons, à savoir les Dr Guy Delrée (actuel Président de la FAGW) et Damien Sieuw, il avait été acté que « Une prise en charge sans délai est demandée ce qui n’est plus possible dans la configuration actuelle, tant au vu des territoires que des ressources humaines. Des exceptions existent cependant : le constat de décès, l’appel justifié en « F » pour un patient en maison de repos, grabataire à domicile ou en soins palliatifs. » et la conclusion précisait que « Le SPF propose que les adaptations soient faites par Province. Nous pensons qu’il sera utile, dans un second temps, de les penser à l’échelle soit de la région wallonne, soit des 2 centres 1733 wallons. ».

Un an après, il était noté dans un autre procès-verbal de ce même GT Protocole que « Il est discuté des dérogations proposées dans le cadre de la nuit noire côté wallon. Un accord à ce sujet avec les médecins généralistes existe du côté wallon, ils le considèrent comme un affinement régional des protocoles. Les médecins généralistes flamands ne l’appliquent pas et estiment que le médecin généraliste doit assumer entièrement son rôle en tant que partenaire à part entière. Le couplage de missions à des fourchettes horaires est en outre, selon eux, source de confusion chez les préposés des centrales d’urgence et source d’imprécision chez les demandeurs de soins. Après discussion, il est décidé qu’il appartient au SPF Santé publique de déterminer si cela peut être considéré comme une modification admissible dans le cadre d’un affinement régional. Il est également demandé au SPF Santé publique de faire la clarté sur ce qui peut être retenu ou pas comme adaptation du protocole en raison de spécificités régionales. »

Depuis lors, rien ne s’est passé : les règles « nuit noire » demandées par les Wallons sont toujours superbement ignorées.

Aujourd’hui, lors d’une nouvelle réunion de ce même GT Protocole, et pourtant après les énormes remous suscités par les nouvelles directives, non concertées avec les médecins, du 1733, le Dr Guy Delrée a à nouveau plaidé pour une modification des règles de régulation en nuit noire mais, seul Wallon généraliste présent, il s’est retrouvé seul contre 11 voix. La MG francophone, et wallonne en particulier, est hyper minoritaire dans ces instances fédérales et il n’est pas, sinon jamais, tenu compte de son avis : c’est un scandale !

Le GBO/Cartel soutiendra donc toute les manifestations de mécontentement qui ne manqueront d’intervenir dans les prochains jours.

Le GBO/Cartel ne peut plus supporter que le point de vue des Wallons soit ainsi systématiquement ignoré et que les règles, convenues entre le Cabinet et un syndicat flamand, soient imposées à l’ensemble du pays, faisant fi des réalités de terrain régionales. Le problème est d’ailleurs le même dans les discussions sur le financement des futures coopérations fonctionnelles.

Que le Gouvernement le sache, par sa faute, des médecins généralistes qui offrent un service à la population vont finir par se démotiver complètement au risque de voir la garde disparaitre. Mais c’est peut-être le but recherché : tout à l’hôpital ? Et des médecins fatigués ou excédés ne contribuent en tout cas pas à l’excellence des soins.

Le GBO/Cartel se veut être un syndicat constructif mais cela nécessite que les autorités jouent également le jeu. Le GBO/Cartel attend donc d’elles une vraie écoute de leur part.

Maintenir et même améliorer la qualité des soins, c’est ce pourquoi le GBO/Cartel se bat depuis 52 ans.

Il continuera à la faire, sans se laisser impressionner par les promesses non tenues des autorités.