Flash-info 08/23, publié le 27/01/2023
Le GBO/Cartel se réjouit de voir enfin l’ABSyM rejoindre le combat qu’il mène depuis des années pour revaloriser le financement des PMG
En effet, de nombreux postes de garde sont confrontés à un sous-financement alors que leurs coûts de fonctionnement continuent à augmenter de manière exponentielle. Cette augmentation concerne principalement les coûts de personnel et de transport mais également les coûts énergétiques, d’infrastructures, etc.
L’indexation de leur budget de fonctionnement semble loin d’être suffisante pour faire face à l’inflation puisqu’elle s’élève à seulement 8,14% (sans compter le million supplémentaire), alors que l’indice des prix à la consommation publié par STATBEL indique une inflation moyenne de 10,35% en décembre 2022.
Les coûts de personnel ne seront donc plus suffisamment rencontrés et en conséquence la capacité d’accueil des PMG ne sera plus garantie pour répondre à l’afflux de patients. Certains devront sans doute même fermer.
Il est absolument indispensable que le gouvernement libère un budget supplémentaire pour que les postes de garde puissent continuer à fonctionner, voire même éviter qu’ils ne disparaissent. Sans oublier une indispensable revalorisation des honoraires de disponibilité.
Tous ces difficultés surviennent au moment des travaux en vue d’implémenter les futures coopérations fonctionnelles. Les gardes des généralistes seront organisées au sein de coopérations entre minimum trois postes de garde pour une zone d’au moins 300.000 habitants, avec un seul des trois postes ouvert la nuit, ce qui obligera parfois, en région rurale, les patients et les MG en visite à domicile à parcourir jusqu’à 30 kilomètres.
Le GBO/Cartel insiste sur la demande des MG de négocier localement avec les services d’urgences pour organiser la délégation des consultations de la nuit profonde aux salles d’urgence. Les MG ne seraient plus disponibles que pour les soins en MR/MRS, les soins palliatifs et les patients grabataires (et les constats de décès non prévus, la loi nous y oblige). Les coopérations fonctionnelles ne seraient plus alors un problème pour la garde en nuit profonde, les PMG pouvant alors être fermés.
Les coopérations fonctionnelles font partie de la « Loi Qualité ». Pourront-elles garantir l’amélioration de la qualité ? Ou ne s’agit-il pas simplement une tentative de réduction des coûts ? Correspondent-elles aux réalités de terrain, urbains, semi-urbains et ruraux ? Comment les cercles sont-ils associés à leur définition et organisation ? Et les postes de garde eux-mêmes ?
Il est tout à fait vrai que la revendication de base d’un triage 1733 avant l’arrivée des patients en salles d’urgences et chez les MG, est un préalable indispensable à toute réorganisation de la garde. Malheureusement le financement actuel des salles d’urgences empêchent les gestionnaires d’hôpitaux de défendre avec vigueur ce concept de triage généralisé.
Les coopérations fonctionnelles peuvent être une solution pour des économies d’échelle et d’énergie des prestataires, appréciables en ces temps de pénurie de MG. Bien entendu il est indispensable de permettre des ajustements locaux pour répondre aux exigences de la ruralité avec des territoires peu densément peuplés.
D’autres sujets méritent une solution rapide : l’organisation de la garde de semaine en soirée et la mise en question urgente d’un honoraire équitable sur tout le territoire belge pour chaque médecin de garde. Selon le principe que « l’État se doit de subsidier ce qui n’est pas rentable mais indispensable », il faudra oser la mise en œuvre d’une subsidiation différentiée selon les moments les plus pénibles de la garde et les lieux les moins rentables.