
Le GBO/Cartel aurait-il appuyé où ça fait mal, docteur ?
Flash-info 45/23, publié le 08/06/2023
Les demi-vérités érigées en mode de pensée et de communication
Si vous lisez la presse médicale ou suivez certains comptes sur les réseaux sociaux, vous avez dû vous apercevoir que le GBO/Cartel est bien souvent victime de propos accusateurs. Le GBO estime que ces propos déforment la vérité. Jusqu’ici, nous avons estimé que déployer une telle ardeur à nous discréditer était plutôt flatteur et avons préféré ne pas perdre un temps précieux à répondre à ces attaques infondées. Mais la campagne électorale semble avoir décuplé la capacité de l’ABSyM à agir par demi-vérités. Une capacité encore vérifiée ces dernières semaines, dans le cadre de l’exercice louable auquel certains titres de la presse médicale se sont livrés en ouvrant leurs colonnes aux organisations en lice pour ces élections.
Si les médecins ont des difficultés à être les spectateurs de ce qui est parfois qualifié de « guéguerre de bacs à sable entre syndicats », il est important de voir qu’en réalité il s’agit bien plus d’un combat idéologique qui oppose les deux syndicats : un « non-système » érigé en système de soins de santé pour l’un et un système structuré qui prône « les meilleurs soins, accessibles à tous, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au moment le plus opportun et au juste coût » pour l’autre, bien conscient de sa responsabilité sociale envers ses consœurs et confrères, la population et la santé publique.
De nombreux médecins nous ont encouragés à réagir pour éviter la propagation d’une telle désinformation, d’autres nous en ont dissuadés, arguant que les médecins étaient capables de faire la part du vrai et du faux. Le GBO/Cartel a cependant décidé de réaliser une clarification afin de permettre aux généralistes d’y voir plus clair en mettant en ligne sur son site un comparatif des points qui différencient les 2 syndicats réellement présents dans les 3 régions du pays. Le GBO s’est livré à cet exercice délicat en pesant chaque mot afin d’être le plus précis possible. Nous nous sommes basés sur les positions adoptées de longue date par les représentants de chaque syndicat au sein des différents cénacles et d’ailleurs jusqu’aujourd’hui encore dans certains dossiers. Le caractère démocratique des élections syndicales est à ce prix.
La campagne de séduction de l’ABSyM vers les généralistes, ou comment augmenter son nombre de sièges ?
Lors des dernières élections en 2018, l’ABSyM avait seulement remporté 24,61% des voix des généralistes, contre 84,29% des voix des spécialistes, qu’ils se doivent de défendre activement a priori, souvent au détriment des intérêts des médecins généralistes.
Avec un tel score auprès des médecins spécialistes, comment dès lors encore renforcer son influence au sein des différents cénacles ? Tout simplement en allant chercher des voix auprès des généralistes, bien sûr ! A fortiori quand on sait que le taux de participation de ces derniers aux élections est largement supérieur à celui des spécialistes. L’ABSyM a donc mené une campagne électorale cette fois fort axée sur les généralistes. Et qu’importe si ceux-ci pourraient se sentir fort délaissés après les élections.
Oui, l’ABSyM estime que l’échelonnement des soins est un concept éculé (sic) . (Cf. Médi-sphère, 29 janvier 2022).
Oui, l’ABSyM a refusé d’anticiper la pénurie qui nous accable aujourd’hui, et continue de dire que « la pénurie généralisée en MG n’existe pas ». La preuve ? Pas plus tard qu’en février 2023, les déclarations du représentant de l’ABSyM interviewé dans l’émission Investigations « Médecins généralistes, l’inquiétante pénurie » réalisée par la RTBF.
Oui, l’ABSyM au départ s’est opposée au concept du DMG. Tout comme il est exact que, lorsque le ministre Vandenbroucke a octroyé un budget supplémentaire spécifique au DMG pour contourner l’opposition de l’ABSyM en médico-mut, ces derniers ont alors revendiqué un montant unique de 500 FB/DMG. La proposition faite par le Cartel était d’allouer un forfait de 300.000 FB (pour la 1re tranche de la population des +75 ans) modulée par le nombre de DMG à 50 FB/DMG. La Francophonie aurait eu tout à gagner dans ce système plus forfaitaire. Ce n’est certes qu’un exemple un peu technique du passé, mais il est bon parfois de rappeler ce passé pour mieux comprendre le présent et faire ses choix éclairés pour le futur.
Les médecins généralistes ne seront pas dupes et auront l’occasion de démontrer par les urnes qu’ils souhaitent une fois de plus renouveler leur confiance au GBO/Cartel pour défendre leur avenir professionnel.