LA MULTIDISCIPLINARITÉ EN QUESTION
Une collaboration optimale en réseau entre les prestataires de soin de la 1re ligne et le MG, qui garde le rôle central, permet de prendre en charge plus adéquatement en première ligne et réduit la référence et les coûts en 2e et 3e ligne de soins. Le GBO/Cartel s’obstinera à défendre cela.
D’aucun se plaisent à affirmer que « le GBO se montre obsédé par ce que l’on nomme pudiquement la « multidisciplinarité » », celle-ci étant pour eux synonyme de la « marginalisation du médecin généraliste à la périphérie d’une nébuleuse de professionnels des soins de santé où les médecins généralistes perdront tout pouvoir de décision ».
Non, le GBO/Cartel ne s’enferme pas dans un corporatisme dépassé.
Oui, trois fois oui, le GBO/Cartel a de tout temps revendiqué une multidisciplinarité sur le terrain des soins de santé.
- Multidisciplinarité harmonieuse avec nos confrères spécialistes dans un échelonnement des soins où le MG tient le rôle central dont le DMG – que le GBO/Cartel a obtenu à contre-courant – est le symbole le plus visible. La définition des missions de soins de chaque échelon et leur reconnaissance financière permet d’assurer des soins de qualité. Exemple :
- La surveillance des nourrissons à l’ONE,
- Les pathologies des enfants au médecin généraliste,
- Les bilans spécialisés aux pédiatres.
Ceci reste malheureusement très peu défendu par les partenaires de l’ABSyM qui s’étaient opposés au DMG en imaginant plus volontiers un système de soins horizontal où les professions MG et MS se retrouvent sur la même ligne de soins.
- Multidisciplinarité harmonieuse avec les autres prestataires de première ligne basée aussi sur une définition des missions de soins respectives. Avec le rôle central dévolu aux MG, nous insistons.
Cette multidisciplinarité a l’avantage de garantir la subsidiarité des soins, le financement le plus juste, les soins au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au moment le plus opportun.
La médecine générale est le plus beau métier du monde mais nécessite qu’on se penche de façon urgente sur son état critique au risque de la voir disparaître.
Dans le contexte actuel de pandémie conjointement au contexte de pénurie d’infirmiers et de généralistes, nous sommes contraints de chercher des solutions temporaires pour garantir des soins de qualité à notre population et des conditions de travail tenables pour les prestataires. S’arc-bouter à des principes corporatistes ne résoudra pas ce double objectif, véritable quadrature du cercle qui nous a été imposée par l’incurie de plusieurs décideurs.
En effet, la pénurie de généralistes a été organisée structurellement par une répartition inique dans les formations des médecins où les quotas de MS/MG n’ont pas été respectés au détriment des MG. Et par un différentiel exagéré entre les honoraires des MS et des MG, également au détriment des MG, résultat de ces longues années de conventions médico-mutuellistes antérieures aux premières élections syndicales, où l’ABSyM régnait en maître, qui ont mis la médecine générale à genoux en la dévalorisant financièrement. Et par un déni encore actuel de ces problèmes par ces mêmes confrères.
Il est urgent d’entendre les doléances catastrophées des MG de terrain quant à leur surcharge de travail qui atteint des sommets aujourd’hui. La charge de travail a un effet sur la santé mentale et sur le risque de burn-out. Il est important de prendre cela en considération, en particulier en ce qui concerne les jeunes médecins qui sont l’avenir de notre profession. Il nous faut chercher des solutions en optimisant la répartition des tâches de chaque groupe de prestataires.
Il faut revoir l’organisation des tâches dévolues à la médecine générale. Un soutien administratif et de soins dans la pratique est une voie qui permet de soulager notre charge sans obligation de déléguer des tâches à d’autres prestataires.
La médecine générale est le plus beau métier du monde mais nécessite qu’on se penche de façon urgente sur son état critique au risque de la voir disparaître. Il nous faut chercher des alliés pour en rendre l’exercice tenable.
Oui, les assistants de pratiques sont une des solutions à envisager. Encore faut-il les former.
Oui, les infirmiers sont des partenaires de choix, encore faut-il qu’ils soient eux-mêmes soutenus dans leurs difficultés et que le financement suive.
Oui, les pharmaciens peuvent nous être d’un secours en temps de pandémie. Mais cette collaboration devra être évaluée sans tabous avant toute tentative de pérennisation.
En réalité, il faut revoir l’organisation des tâches dévolues à la médecine générale. Un soutien administratif et de soins dans la pratique est une voie qui permet de soulager notre charge sans obligation déléguer des tâches à d’autres prestataires.
Nous revendiquons avec force des partenaires en bonne santé psychique, physique et financière. Défendre la multidisciplinarité n’est pas incompatible avec notre défense professionnelle syndicale ciblée sur la MG.
N’est-ce pas garantir là une recherche d’un monde plus juste et plus harmonieux. Dont la population et les généralistes tireront profit. Défendre les généralistes, c’est aussi défendre cela.
Avec son accord, nous empruntons au Professeur Didier GIET ce schéma explicite sur l’organisation des soins de santé :
La colonne B nous montre ce qui est organisé aujourd’hui avec un bypass organisé de la première ligne de soins et le coût important en 2e et 3e ligne de soins pour la société.
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La colonne C nous explique qu’une collaboration optimale en réseau entre les prestataires de soin de la 1re ligne et le MG, qui garde le rôle central, permet de prendre en charge plus adéquatement en première ligne et réduit la référence et les coûts en 2e et 3e ligne de soins.
= MULTIDISCIPLINARITÉ prônée par le GBO/Cartel
Nous pouvons aisément comprendre qu’un syndicat composé essentiellement de spécialistes voie cette collaboration efficace en première ligne d’un mauvais œil.
Le GBO/Cartel s’obstinera à défendre cela.
Pour l’Organe d’Administration du GBO/Cartel
Dr Anne Gillet, Présidente honoraire