Article publié le 30/09/2021 par Ariane Peters

Des règles (enfin !) assouplies pour les enfants

Nous sommes parfaitement conscients que les classes mises en quarantaine les unes après les autres amènent dans votre cabinet de nombreuses familles complètement désemparées. Car, si une classe est mise en quarantaine, cette mesure impacte également les familles de ces enfants (parents, frères, sœurs, …). Quels arguments pouvez-vous encore avancer à ces familles pour justifier des mesures aussi draconiennes et leur faire admettre le bien-fondé de celles-ci, alors que le taux de vaccination complète de l’entièreté de la population belge a dépassé les 70% et que eux-mêmes sont vaccinés ? Pourquoi ne pas laisser les enfants vivre normalement et développer une immunité naturelle ? Est-ce à vraiment à eux de payer pour protéger les non-vaccinés et éviter de surcharger les hôpitaux dans les régions où le taux de vaccination n’est pas suffisant ?
Autant de questions pour lesquelles vous êtes sollicités.

L’académie belge de pédiatrie (qui regroupe toutes les associations dédiées à la pédiatrie et les services pédiatriques universitaires) avait demandé le 20/09/21 de « favoriser la normalisation de l’enseignement pour ces jeunes en supprimant les mesures anti-coronavirus pour les enfants de moins de 12 ans dans les écoles des régions où l’épidémie s’est stabilisée ».

Pour appuyer leurs demandes, les pédiatres soulignaient à juste titre que les enfants infectés par la COVID-19 sont peu voire pas malades, que les mesures « draconiennes » en place jusqu’ici étaient à court et à long terme « plus délétères que la maladie elle-même » et que, « En contractant le virus, les enfants développent une meilleure immunité que s’ils étaient soumis à la vaccination qui n’est pas encore à l’ordre du jour pour eux ». Notez cependant que la prise de position de l’académie belge de prédiatrie n’était pas partagée par la COVID-19 Pediatric Task Force.

L’adaptation de certaines mesures étaient déjà en discussion depuis quelques semaines et la CIM Santé publique vient de publier les décisions qui ont été prises.

Quels sont les assouplissements décidés par la CIM Santé publique ?

La CIM Santé publique a décidé de changer certaines mesures pour le suivi des contacts pour les enfants de moins de 12 ans. Les changements avaient été annoncés pour le 27/09/21 mais la date de mise en application doit encore être confirmée, ce qui ne saurait tarder.

Les mesures sont donc assouplies pour les crèches, écoles maternelles et primaires (y compris les garderies). En voici un résumé :

  • S’il n’y a qu’un seul cas au sein d’une classe/groupe, tous les enfants de cette classe/groupe sont toujours considérés comme contacts à faible risque.
  • Si un/des cas supplémentaire.s sont identifiés dans cette même classe/groupe au cours d’une période de 7 jours (au lieu de 14 jours auparavant), tous les élèves et l’enseignant sont considérés comme contacts à haut risque.
  • Les contacts au sein du ménage sont toujours des contacts à haut risque (frères, sœurs, parents, conjoints).

Les contacts à haut risque devront être testés et se soumettre à une quarantaine :

  • Pour les adultes entièrement vaccinés et les enfants (vaccinés ou non) qui ont eu un contact à haut risque dans le contexte de l’école ou d’activités extra-scolaires sans nuitée :
    • cette quarantaine pourra maintenant être levée si le résultat du 1er test PCR est négatif.
    • un 2e test PCR devra néanmoins toujours être effectué au jour 7 après le dernier contact à risque.
    • en cas de refus de test, une quarantaine complète de dix jours devra être respectée.
  • Pour les adultes non-ou partiellement vaccinés et les enfants qui cohabitent avec un cas index dont ils ne peuvent être séparés (parents pour les jeunes enfants par ex.) :
    • un test PCR devra être réalisé le plus vite possible. Même après un résultat négatif, la quarantaine est maintenue pour au moins la durée de l’isolement du cas index (soit 10 jours après début de symptômes de la personne positive ou 10 jours après le test positif).
    • un 2e test PCR peut être réalisé à la fin de l’isolement du cas index (en général jour 10). Si ce test est négatif, la quarantaine peut prendre fin. Un test supplémentaire est toutefois nécessaire 7 jours plus tard, càd 7 jours après la dernière exposition. Si le résultat de ce 2e test est positif, une période d’isolement de 10 jours (à compter du jour du test) se rajoute.
  • en cas de refus de test, la durée de la quarantaine sera de 10 jours après la fin de l’isolement du cas index (donc 10 + 10 jours en général).

Les mesures applicables aux crèches et écoles seront également valables pour les activités extrascolaires des enfants appartenant au même groupe d’âge, dès que l’implémentation technique le permettra.

Un guide sur le testing et la quarantaine, à destination de vos patients

Le GBO est parfaitement conscient et sensible à vos préoccupations concernant les enfants et les familles impactées par ces mesures, ainsi que par l’impact que celles-ci ont sur vos consultations déjà surchargées en cette période automnale. Sachez que nous continuerons à être vigilants et à partager ces préoccupations à la cellule COVID du Collège de Médecine Générale, ainsi qu’au sein des différents cénacles de gestion de la crise COVID dans lesquels le GBO est bien entendu présent.

Pour vous aider rapidement de manière très concrète, le GBO a donc développé un guide sur le testing et la quarantaine, que vous pourrez envoyer à vos patients. Nous espérons que celui-ci vous fera gagner un temps précieux et vous permettra de mettre en application les justes règles, ce qui n’est pas toujours évident (et pour preuve, les personnes assurant le contact tracing communiquent souvent des infos erronées).

👉 Téléchargez-le ici ! 👈

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Liens Sciensano (seront mis à jour début octobre quand implémentation technique prête) :