Comment calculer la force de travail nécessaire en MG pour répondre aux besoins de la population ?
Flash-info 06/25, publié le 28/01/2025
Comment calculer la force de travail nécessaire en médecine générale (MG) pour répondre aux besoins de la population, telle a été la question posée par une enquête internationale relayée par le SPF Santé publique à destination de tous les membres des commissions de planification dans le cadre de l’action conjointe HEROES. Il s’agit d’une action pour laquelle 19 pays partagent leur expertise en matière de planification du personnel de santé dans le but d’optimiser le processus de planification dans chaque pays. Une enquête à laquelle le GBO a répondu de manière exhaustive et réfléchie.
Quelles sont les pistes d’action suggérées par le GBO ?
Curieux.se de découvrir l’entièreté de la contribution que le GBO, en tant que membre des différentes Commissions de planification belges, a apporté dans le cadre de l’action conjointe HEROES ?
Pour découvrir de manière exhaustive ses recommandations pour optimiser le processus de planification, cliquez ici.
Pour les plus pressés, en voici les grandes lignes :
Mieux intégrer les données socio-économiques et de santé environnementale, encourager une planification flexible en tenant compte des imprévus (comme la pandémie de COVID-19), développer un système de suivi dynamique des données sur les professionnels (temps de travail, activités spécifiques, équilibre de vie, rémunérations…), sont des nécessités impérieuses pour calculer les besoins en personnels de soins pour répondre aux besoins de la population. Définir un paquet global de besoins objectivables, le traduire en actes (contacts) professionnels, et ensuite attribuer tel type de contacts à tel professionnel sur une base de compétence en se basant sur le principe de subsidiarité et d’échelonnement évite les querelles de territoires qui sont sans fin en système libéral de soins et permet l’indispensable articulation territoriale et fonctionnelle des différentes lignes de soins et au sein de la première ligne.
Nous savons que la relation thérapeutique a un effet positif sur la santé objective et subjective des patients. Il faut donc organiser les soins autour de la première ligne avec une bonne rétention des agents de première ligne : généraliste, infirmier.ère de pratique, etc… Nous devons étoffer l’offre de première ligne et si nécessaire alors réduire en conséquence l’offre de deuxième ligne. Le modèle doit être coopératif et non concurrentiel. Dans ce cadre, le glissement des tâches (task shift) se fera dans l’intérêt de tous.
Par ailleurs, la planification à l’installation et le partage des tâches sont des pistes qui demandent recherche, concertation et débat. La position du GBO pour ces deux thématiques est d’en explorer les contours et la faisabilité. Le GBO est ouvert au débat politique et interprofessionnel en la matière au sein de la première ligne et entre les lignes (1, 2 et 3). La stratégie actuelle du partage des tâches, trop peu concertée, n’est pas satisfaisante et risque la mise en concurrence des différents types de prestataires à la place d’une complémentarité indispensable et de facto organise leur démotivation.
Nous assistons à un désenchantement des professions de soins (MG, infirmier.ère de pratique, …), alors qu’historiquement, elles attiraient une population étudiante généreuse et intelligente. Nos sociétés connaissent une crise sévère de perte de sens causée par la prééminence du marché et en particulier la marchandisation des soins de santé et l’instrumentalisation des patients. Cette société pourtant largement essoufflée poursuit sa course au désastre en détruisant la nature, en réchauffant la planète, en organisant le recul social. Sans changement sociétal radical (à la racine), il existe peu d’espoir de réenchanter le monde et les métiers de soins en particulier.