Flash-info 08/25, publié le 05/02/2025

Vooruit a pesé de tout son poids dans les négociations pour obtenir (e.a.) le ministère de la santé pour Frank Vandenbroucke. Et ils l’ont eu. Les médecins généralistes doivent-ils (oseront-ils) s’en réjouir ?

Nous ne pouvons que saluer le fait d’avoir à la Santé publique un Ministre qui s’est battu pour être reconduit à ce poste, qui a fait preuve d’une connaissance des dossiers impressionnante et d’un engagement plein et entier, parfois même jusqu’au-boutiste, sous la précédente législature.

Le GBO/Cartel a donc adressé ses félicitations au Ministre Vandenbroucke pour sa reconduction en tant que Ministre de la Santé dans le gouvernement Arizona. Un second mandat qui, nous l’espérons, verra cette fois se nouer une collaboration serrée entre le cabinet du Ministre et les représentants des médecins généralistes francophones. Car il faut bien admettre que les réalités entre les trois régions du pays sont fort différentes, et que généralistes exerçant à Bruxelles et en Wallonie sont confrontés à des problèmes tout à fait spécifiques (densité de population, population qui se confie à eux plus fragile socio-économique, etc) nécessitant une approche adaptée.

Outre une collaboration renforcée avec les représentants syndicaux des généralistes francophones du pays, le GBO/Cartel espère donc vivement que le Ministre nommera suffisamment de collaborateurs francophones au sein de son cabinet, condition sine qua non pour lui permettre d’avoir une connaissance précise du terrain dans le Sud du pays et de pouvoir ainsi prendre en compte de manière adéquate les problématiques propres à chaque région.

Nous analyserons avec attention et en détail le programme Arizonien. Nous nous réjouissons d’ores et déjà d’avoir pu constater que l’accord pour cette législature spécifie que les quotas de médecins seraient augmentés pour répondre à la pénurie de médecins généralistes mais, la fixation d’une norme de croissance inférieure à la croissance naturelle des dépenses de soins de santé laisse supposer un risque d’inadéquation entre les moyens prévus, les ambitions affichées du Ministre pour les soins de santé, les besoins des prestataires et ceux de la population.

Les chantiers prioritaires que sont la refonte du financement hospitalier, la révision de la nomenclature, la réforme du conventionnement et le plan global pour l’incapacité de travail ne doivent pas mettre au second plan d’autres chantiers, essentiels pour la médecine générale qui est le socle de base du système des soins de santé.

Le GBO/Cartel a donc attiré l’attention du Ministre sur certaines sujets à mettre rapidement en chantier pour éviter la démotivation de la profession des généralistes, qui risque de s’intensifier et d’être délétère pour la qualité des soins :

• L’harmonisation du partage des tâches entre prestataires de première ligne et entre les lignes de soins dans la promotion des complémentarités, hors concurrences, sans dénaturer et affaiblir le métier du généraliste.
• La garde, sujet urgentissime, est un écueil important dans le maintien de la qualité de vie des généralistes et de l’accessibilité aux soins non planifiables.
• La valorisation de l’acte intellectuel (dont bien entendu les phono-consultations), outil du généraliste, permet d’assurer une reconnaissance du travail accompli au service de la population.
• L’indépendance intellectuelle et fonctionnelle du médecin est garante d’une protection de la population contre des velléités qui pourraient dans l’avenir devenir totalitaires.

Promouvoir les meilleurs soins, au meilleur endroit, par le prestataire le plus adéquat, au meilleur moment, au prix juste, est notre vision énoncée depuis plus de 10ans. Nous assurons notre collaboration syndicale en ce sens.