Suite à la non approbation du budget soins de santé pour 2020 par le Conseil général de l’INAMI, à cause de l’abstention lors du vote des représentants du Gouvernement et malgré la quasi-unanimité pour ce budget sur le banc des prestataires et des mutuelles, le Conseil des Ministres a approuvé, ce 22 novembre, un budget, dont les principales lignes peuvent se résumer comme suit :

Attribution complète de la norme de croissance telle que prévue par la loi (1,5%), sans application d’un blocage structurel (les années précédentes, le Gouvernement « gelait » une partie du budget : cette partie ne devait donc pas être financée par l’Etat et cela correspondait à une économie);

Mise à disposition intégrale des enveloppes d’index prévues;

Prise de mesures d’économies dans le secteur des spécialités pharmaceutiques pour un montant de 122 millions d’EUR en 2020 (un effet, en année pleine, de 161 millions d’EUR à partir de 2021 : les mesures décidées ne produiront pas tous leurs effets en 2020);

La facture de soins pour le patient est réduite de 65 millions d’EUR ;

C’est un budget en demi-teinte.

La nouvelle épure sur laquelle s’est basé le Gouvernement (sur le plan des chiffres : le calcul n’est plus le même que celui qui avait été communiqué au moment du Comité de l’Assurance) aurait tout de même permis de consacrer un budget pour de nouvelles initiatives. Peut-être pas de 101 millions mais quand même quelques dizaines de millions. Budget envolé…

Si on considère que l’absence d’économies sur le dos des prestataires (ce qui eut été un comble, vu que le pharma est la seule cause du dépassement…), on pourrait dire que le budget n’est pas négatif en soi. Mais, ne soyons pas dupe, l’octroi de la norme de croissance et de l’index n’est pas un merveilleux cadeau de St-Nicolas, c’est juste l’application stricte de la loi…

Par ailleurs, l’industrie pharma s’en sort bien (une fois de plus !).

Enfin, et surtout, c’est un budget imposé et non concerté. Mais il faut reconnaître que c’est en fait souvent le cas depuis plusieurs années… Ce sont de très mauvais signaux et de dangereux précédents pour l’avenir de la concertation…  D’autant plus que le financement par l’INAMI des syndicats pour permettre cette concertation reste largement insuffisant vu l’ampleur grandissante de la tâche.