Nouvelles priorités en matière de tests : un premier pas appréciable, mais le mécontentement des médecins généralistes subsiste
Pour le GBO, l’urgence est d’informer, le plus rapidement possible, par les médias (presse, TV, radio, réseaux sociaux,…), les employeurs, les directions d’école et les citoyens qu’il est inutile de se rendre chez un médecin généraliste pour obtenir un certificat de mise en quarantaine ou de retour au travail ou à l’école.
Dans les conditions actuelles de dépassement de la capacité de testing, la conférence interministérielle de la santé (CIM) a adopté le lundi 19 octobre 2020 de nouvelles priorités en matière de tests, qui prendront effet à partir de ce mercredi 21/10/2020,
Les changements les plus importants peuvent se résumer ainsi (source Sciensano) :
- Les contacts à haut risque asymptomatiques et les voyageurs en provenance de zones rouges (considérés comme « à haut risque » par le formulaire d’auto-évaluation) ne seront temporairement plus testés, et ce jusqu’au 15/11/2020.
- En conséquence, la quarantaine ne peut être levée en toute sécurité après 7 jours et la durée standard est prolongée à 10 jours, suivis de 4 jours de vigilance accrue.
- Il existe une exception pour les professionnels de santé, qui peuvent toujours être testés le cinquième jour et, en cas de résultat négatif, peuvent mettre fin à la quarantaine après sept jours.
- Toute personne de ≥ 6 ans (contact à haut risque ou non) qui développe des symptômes possibles de COVID-19 doit être testée. Si le résultat est positif, l’isolement à domicile est prolongé de 7 jours à compter de la date du prélèvement. Il devient un cas index et la recherche de ses contacts étroits sera dès lors initiée. Si le résultat est négatif et que le test a été effectué au moins 5 jours après le dernier contact à haut risque: la quarantaine peut être levée après 7 jours (à compter après le dernier contact à haut risque). Puisque la période d’incubation peut aller jusqu’à 14 jours, les mesures générales doivent être suivies encore 4 jours (vigilance accrue).
Les tests préventifs qui ne font pas partie des indications (par exemple, à la demande du patient, à la demande de l’employeur, d’un directeur d’école, contact à haut risque asymptomatique qui n’est pas un professionnel de santé, contact à faible risque) ne peuvent plus être effectués aussi longtemps que la capacité de test est sous pression.
Nous vous conseillons vivement de consulter le site Internet de Sciensano (en cliquant ici) pour plus de détails : ces changements sont détaillés dans la procédure contacts (cliquez ici ) ainsi que la procédure pour les médecins généralistes (cliquez ici ). Par contre, vous retrouverez les spécificités pour les enfants (de la crèche jusqu’à l’école secondaire) dans la procédure enfants (cliquez ici ). Toutes les modifications sont toujours surlignées en jaune dans les textes du site de Sciensano.
Cette première mesure de ne plus tester les asymptomatiques (sauf les exceptions précitées) constitue un premier pas, mais elle est évidemment insuffisante.
Certes, on peut regretter, comme d’autres le font, que ces premières mesures aient été divulguées à la presse avant de l’être aux premiers concernés, les médecins généralistes.
Mais pour le GBO, le plus important n’est pas là : l’urgence est d’informer, le plus rapidement possible, par les médias (presse, TV, radio, réseaux sociaux,…), les employeurs, les directions d’école et les citoyens qu’il est inutile de se rendre chez un médecin généraliste pour obtenir un certificat de mise en quarantaine ou de retour au travail ou à l’école.
Le GBO est conscient que cette communication n’est pas facile à organiser : plusieurs niveaux de pouvoirs interviennent et, au sein du fédéral, les compétences sont partagées entre plusieurs Ministres (Santé, Emploi). C’est notamment le rôle du Commissaire Corona au Gouvernement que de coordonner toutes ces politiques.
Les médecins n’ont pas à pâtir de cette situation : ils attendent juste un message fort à la population, aux employeurs, aux directeurs d’école et ce message est :
« N’allez pas chez votre médecin pour demander des certificats de quarantaine ou de reprise de travail ou de retour à l’école, ne contactez votre médecin que si vous avez des symptômes, et bien entendu pour toutes les autres raisons de santé qui nécessitent de consulter votre médecin ».
Le Collège de Médecine générale devrait encore communiquer ce jour sur le sujet.
Par ailleurs, un communiqué de presse a été envoyé à l’issue de la Conférence interministérielle de hier. Vous pourrez en prendre connaissance en cliquant ici (il s’agit de la version française du Communiqué officiel, mais à laquelle nous avons ajouté des phrases – elles sont en caractères italiques – figurant dans la version néerlandaise, mais qui n’étaient pas traduites dans la version française reçue à ce jour).
Ce communiqué précise, entre autres, que la politique de dépistage sera également élargie dans les semaines à venir par l’ajout de nouvelles techniques, principalement des tests rapides antigène, pour lesquelles les initiatives de coordination nécessaires ont été prises très récemment par le Commissaire Corona au Gouvernement.
La CIM a également décidé d’élaborer pour le 28 octobre un Health Workforce Support Plan, orienté vers l’action, avec des priorités et missions claires pour toutes les entités concernées. Le Commissariat Corona du Gouvernement a été mandaté pour coordonner ce plan.
Compte tenu des besoins urgents sur le terrain, la CIM précise également qu’elle élaborera un certain nombre de mesures concrètes relatives à la capacité de prélèvement. Prochainement, les sages-femmes et les logopèdes devraient avoir la possibilité de prélever des échantillons sous certaines conditions. La possibilité de pouvoir utiliser les étudiants en médecine / d’infirmières en tant que jobs étudiants, ou d’autres professions, pour des prélèvements de tests sera étudiée également.
Enfin, un financement supplémentaire est également prévu pour la création de centres de tests alternatifs, tels que des villages de test.