Il y a quelques jours, l’INAMI a lancé officiellement un vaste projet de réforme de la nomenclature des prestations de santé des médecins.

Cette importante réforme a pour but d’aboutir à une nomenclature plus logique et adaptée aux évolutions. Ainsi, l’INAMI précise que cette réforme structurelle a notamment pour objectif de « corriger des différences injustifiées de niveau d’honoraires entre médecins généralistes et spécialistes et entre médecins spécialistes mêmes, de mettre à jour et adapter la nomenclature aux évolutions de l’activité médicale et aux nouveaux modèles de soins (télémédecine, soins multidisciplinaires, etc.), d’améliorer la logique intrinsèque, la lisibilité et la transparence de la nomenclature, et enfin introduire des incitants pour promouvoir la collaboration et la qualité ».

Le GBO-Cartel s’inscrit bien entendu résolument dans la réalisation de cette réforme indispensable.

Lors de la présentation à l’INAMI, les représentants du GBO-Cartel n’ont pas manqué de souligner l’importance aussi d’inclure la nomenclature de la MG dans la réforme. Ils ont été particulièrement été heureux d’avoir entendu Jo De Cock, administrateur général de l’INAMI, assurer que la nomenclature de médecine générale était bien évidemment  concernée par cette importante réforme.

Comme celle des médecins spécialistes, la nomenclature actuelle de médecine générale est en effet obsolète et incomplète. Ainsi ne sont pas (encore) pris en compte la complexité et la durée de certaines visites : patients palliatifs ou personnes présentant une multimorbidité complexe à titre d’exemple. De même, à l’occasion d’une consultation, des problèmes de prévention, de santé publique, communautaire et environnementale peuvent apparaître, et nécessitent, par exemple, des investigations plus poussées et prenant donc plus de temps.

Toutes ces spécificités de la médecine de première ligne y compris les nouvelles devront être prises en compte.

Les critères retenus par les Professeurs Pol Leclercq et Magali Pirson, dans leurs travaux, par ailleurs remarquables, pour le secteur de la médecine hospitalière, devront trouver leurs correspondants en médecine générale, mais aussi dans l’approche multidisciplinaire qui sera de plus en plus présente et qui concerne donc d’autres prestataires. Eux aussi devront être concernés par cette réforme et les entités fédérées le seront également immanquablement.

De beaux défis en perspective, mais qui ont auront pour résultat d’adapter la rémunération des médecins, et celle des généralistes en particulier, aux nouvelles réalités de terrain, aux nouvelles attentes des patients et aux dernières évolutions de la pratique de la médecine.

Le GBO-Cartel a toujours été convaincu que seule une révision en profondeur de la nomenclature permettrait de réaliser une véritable réévaluation des revenus des médecins, qui vise à revaloriser l’acte intellectuel tout en prenant également en considération le temps passé à la concertation.

Le GBO-Cartel avait déjà présenté une proposition en 2016, qui avait été élaborée avec l’équipe des professeurs Annemans et Trybou (Révision de la nomenclature médicale en Belgique. Proposition de principes et de méthodologie).

Pour arriver à cette réforme profonde, l’INAMI collabore avec 3 équipes (ULB, UGent et Möbius) et des consultations approfondies seront organisées avec les prestataires de soins, par l’intermédiaire d’associations professionnelles et de syndicats.